Chaque mois, les blogueurs qui participent à « la photo du mois » publient une photo en fonction d’un thème.
Toutes les photos sont publiées sur les blogues respectifs des participants, le 15 de chaque mois, à midi, heure de Paris.
Ce mois-ci : A poil(s) ! sujet proposé par Sandrine Muller

« Lorsque les poils du pinceau touchent la toile vierge, c’est comme le battement du cil de l’oeil qui s’ouvre sur un nouveau monde. »
Galienni
« Dès le plus jeune âge, avant même l’apprentissage de l’écriture, nous avons tous eu entre les mains l’outil merveilleux que nous appelons « pinceau ». Mais d’où vient donc cet outil qui accompagne les siècles ?
Avant même l’arrivée du pinceau, les applications de peintures (plus particulièrement des ocres issues de la terre d’origine mélangées à l’eau, la salive, l’albumen ou autres dérivés animaux) se faisaient par « soufflage » à l’aide de tubes végétaux ou d’os creux. Les hommes de la Préhistoire les plus développés avaient déjà imaginé le principe de l’instrument « projeteur », principes qui révélaient quelques faiblesses comme l’imprécision du tracé, les taches et traînées de couleurs involontaires salissant les parois de leurs cavernes.
Ce sont les Magdaléniens (17 000 av JC) qui ont, pour la première fois, recours aux brosses et aux pinceaux. De différentes formes et de différentes épaisseurs, tout ce que leur propose leur environnement sera sujet à une création d’outils plus élaborée. Ces premiers pinceaux sont faits de crins, de tiges végétales assemblées mâchonnées. Les premiers poils utilisés seront des poils de blaireau, de martre, de renard, de cheveux humains ainsi que quelques plumes d’oiseaux. Ils mirent aussi au point des mastics et des colles suffisamment résistants pour assembler ses poils et les ligaturer à l’extrémité d’un manche de bois. Mais ce ne sont que les prémices de l’art de fabrication du pinceau.
Si les archéologues ont démontré l’existence de ces instruments (poils emmanchés sur baguette de bois) servant à décorer des poteries, les motifs réalisés laissent à penser qu’il ne forment pas une pointe parfaite.
D’après la légende, c’est en 250 av JC que MEN TIAN invente le « pinceau en poils de chameau » en Chine. La texture du pinceau permet alors les pleins et les déliés et donc le dessin de caractères. Les premiers caractères chinois datent en effet du 3ème siècle avant JC. L’écriture en vogue, sous les Han (écriture des scribes) justifie la création du pinceau perfectible muni d’une pointe effilée. L’évolution technologique de cet outil est donc très intimement liée à l’évolution de la calligraphie. La maîtrise ancestrale des orientaux à ce sujet est encore aujourd’hui incontestable. L’innovation réside en un pinceau dont la touffe de poils est constituée d’une « colonne centrale « Zhu » et d’un manteau externe « bei » de longueur différente. La colonne forme alors une pointe qui permet de varier l’épaisseur du trait, et le centre de la touffe de retenir l’encre (qu’on appelle aujourd’hui le réservoir du pinceau.) L’idée était de tracer un maximum de caractères sans retremper le pinceau dans l’encre de seiche (encre de « Chine »).
C’est à la demande croissante des calligraphes, souvent gouverneur de région ou ayant des statuts de reconnaissance de savoir de leur communauté, que les artisans « fabricants » vont apprendre à utiliser de nombreux poils : poils de mouton très souples, poils de lapin assez raides, poils de renard, de loup, de martre, de blaireau, de sanglier, de chat sauvage, d’écureuil, de tigre, de chèvre, mais aussi de duvet de coq, de moustache de rat, de barbiche de bouc et… de barbe d’homme !
Certains pinceaux chinois anciens très rares ont été retrouvés. Ils sont composés de poils noirs, très doux et très soyeux permettant une pointe remarquablement fine et d’une grande souplesse. Il s’agissait de cheveux de nouveaux-nés jamais coupés !
Parti de Chine, le pinceau voyageur arrive au Japon puis envahit l’Orient. Le premier descriptif européen du pinceau vient de Cennino Cennini en Italie, qui explique la confection de l’outil, dans le fameux « Libro dell’ Arte. C’est cependant en France que la première fabrication industrielle eut lieu vers 1789… plus de 200 ans après, les fabrications françaises sont toujours parmi les meilleures et reconnues internationalement. »
D’après une étude de M. SANLIS dans La construction du pinceau
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